|
ici un ouvrage en traductologie Chapitre1 repérage linguistique coordonnées d'un élément linguistique remarques importantes chapitre2 définition préliminaire traduction encodage-décodage définition sémiotique de traduction classifications en traduction chapitre3 équations en traduction : équation syntagmatique équation paradigmatique équation sémantique équation temporelle . La société et choix des mots chapitre4 Le terme métatraduction : un néologisme née au Maroc en 2003 chapitre7 Exercices en traduction : une vingtaine de modèles parfaitement ajustés à notre théorie Introduction à la partie pratique des fondements théoriques مــــقدمـــة الجزء التطبيقي من الأسس النظرية للترجمة العلمية Unités syntagmatiques simples وحدات تركيبية بسيطة Unités syntagmatiques complexesوحدات تركيبية مركبة Textes scientifiques vulgariséesنصوص علمية معممة Textes généraux:traductions sans commentaires : ترجمة دون تعلـــــيق نصـــــــــــــوص عــــامـــة
|
II-
La sélection sociale et l’équation paradigmatique
Comme réaction
spontanée aux bonnes nouvelles , un arabophone dit : « hāđā
yuthliju ‘Ššadr » . Mais ce qui est très étonnant
c’est l’équivalent français de cette maxime, dans lequel l’équation
paradigmatique n’est absolument pas prise en compte : « Cela réchauffe
le cœur » A quoi est-elle
due cette divergence ? Il est évident
que la traduction selon l’équation paradigmatique nous amène coûte que coûte
à un énoncé défiguré et inacceptable :
Mais
avant de progresser , devrait être déclarée une prémisse sociolinguistique
extrêmement importante : un néologisme (mot nouveau) , de quelque nature
qu’il soit, ne peut être utilisé avec
succès par un locuteur dans une société donné pour communiquer avec les
autres individus de cette communauté linguistique , que s’il est ratifié et
approuvé par le groupe social en question. Ce constat est réputé une
condition nécessaire et suffisante pour que le locuteur puisse interagir avec
les éléments du groupe social et communiquer positivement avec eux. Les réformistes
ne doivent jamais sous-estimer ce principe éducatif fondamental. Chez nous au
Maroc, on ne peut acquérir la confiance des « chmakriyya », groupe
social vivant en marge de la société, qui voient en matières stupéfiantes
des « solutions » à leurs problèmes sociaux, que si on adopte une
politique de communication directe avec eux ; chose satisfaite si on
utilise leur propre vocabulaire. Ensuite, on peut les aider à surmonter leurs
problèmes. Chaque groupe social a son propre lexique et tend toujours à le
conserver ; ainsi, si un locuteur étranger appartenant à un autre groupe
social tente de faire fonctionner
un groupe de mots au sein de ce
groupe social , deux alternatives sont possibles : soit que le groupe de mots convient à la texture
sociologique du groupe récepteur, sera ainsi ajouté au lexique propre , et le
locuteur étranger s’intégrera facilement dans la société ; soit que
le groupe de mots n’est pas approuvé et le locuteur marginalisé aux limites
de sa propre sphère linguistique. Dans
l’expression « hāđā yuthliju ‘Ššadr » ,le
verbe arabe « athlaja » et le nom « ‘Ššadr »
ont été approuvés par la population de la péninsule arabique, étant donné
que cette dernière, berceau de la langue arabe, est particulièrement marquée
par son climat torride et son sable brûlant. Aussi les gens désirent-ils
ardemment ce qui puisse étancher leur soif…C’est ainsi que la glace est
considéré comme heureux présage et motif de joie et de satisfaction. En outre
, ce sont les organes extérieurs de notre organisme comme la poitrine qui sont
atteints les premiers par la chaleur excessive , donc devront être
prioritairement refroidis …
La société européenne , quant à
elle, approuve le verbe « réchauffer » au lieu de « refroidir »
, et le substantif « cœur » au lieu de « poitrine ». Le
climat de l’Europe , on le sait, il est généralement très froid et les gens
désirent ainsi se réchauffer pour résister au froid.
On peut citer un autre exemple afin
de consolider de plus en plus les concepts : Les arabes disent : « åÐÇ
ÇáÑÌá ÃÔåÑ ãä äÇÑ Úáì Úáã »
Etablissons d’abord l’équation paradigmatique :
Cet
åÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÐÇ
: Homme
ÇáÑÌÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜá
: Plus connu
: ÃÔÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜåÜÜÑ Que
ãÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜä
: Du feu
äÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÇÑ
: Sur une cime
Úáì ÚÜÜÜÜÜÜÜÜÜáÜÜã
:
Si
on applique l’équation syntagmatique primaire : S
+ Ve + Att
Or la flamme du
feu, ou le flambeau , sur un lieu éminent dans un vaste disert ,comme c’est
le cas dans la péninsule arabique, acquière une place privilégiée .C’était
en effet un moyen de communication nocturne qui permettait aux gens de se
communiquer entre eux , étant donné que les rayons lumineux , non inhibés par
des substances compactes telles les forêts denses, caractérisées par
plusieurs étages de végétation et par des arbres de diverses dimensions ainsi
que des chaînes montagneuses serpentant sur des distances considérables, se
propagent librement . Et c’est ainsi que l’usage du flambeau était à l’époque
un moyen de repérage extrêmement important.
Les francophones , quant à eux, ils disent plutôt : « Cet
homme est connu comme le loup blanc ». Le loup est caractérisé par son
hurlement très pointu , qui ,en raison du phénomène de réflexion des ondes
sonores(echo), s’amplifie d’avantage et passe d’une falaise rocheuse à
une autre comme passe le témoin d’un athlète à l’autre. Mais ce phénomène
d’amplification sonore ne se produit que si des conditions ,notamment géologiques,
sont satisfaites. C’est par excellence la présence d’une couverture végétale
dense et d’une chaîne montagneuse de différentes dimensions. Donc,
le loup est de ce fait un personnage abstrait très connu et très célèbre. La couleur
blanche de ce fameux loup n’est pas fortuite : un corps de couleur
blanche dans un milieu opaque et nocturne dans lequel les émissions des
rayonnements solaires sont peu probables est perçu de manière la plus
optimale. Dans ce sens, On ne pourrait jamais dire : « Cet homme est
plus connu que le loup noir ».
L’équation paradigmatique est soumise donc à la loi de sélection
sociale : les mots, comme les êtres vivants , sont influencés par
l’environnement social. Les mots , comme leurs énonciateurs, peuvent être ,
car intolérables par la communauté linguistique, déclarés coupables et
condamnés à mort. Nombreux sont les mots que tout le monde accepte
actuellement , mais qui étaient condamnés à mort au Moyen Age ; et
nombreux sont les mots, devenus de nos jours expatriés et exilés, mais étaient
en pleine forme et vitalité durant une certaine période x . Cette censure
sociale qui réprimande les utilisateurs de la langue et les poursuive en
leur imposant d’utiliser un mot au lieu d’un autre , une expression
au lieu d’une autre ; est inévitable . C’est ce que les linguistes
appelle « les filtres » . Ces filtres sont utilisés de façon très
abusive surtout dans le domaine des mass média : le filtrat quotidien
obtenu par les journaux est constitué en fait d’articles verts que le système
politique tolère... Nombreuses sont les voix torturées car des voix de vérité
et de sincérité … Pour conclure, le traducteur produit parfois ce que la communauté tolère et non pas ce qu’il veut réellement produire. C’est un sacrifice que doit fournir l’homme de traduction afin d’être un traducteur pragmatique et doit connaître ainsi le contexte des mots et le contexte où ces mots sont mieux utilisés et mieux tolérés.
|
Envoyez un courrier électronique à halitraduire@yahoo.frpour toute question ou remarque concernant ce site
Web.
|