|
ici un ouvrage en traductologie Chapitre1 repérage linguistique coordonnées d'un élément linguistique remarques importantes chapitre2 définition préliminaire traduction encodage-décodage définition sémiotique de traduction classifications en traduction chapitre3 équations en traduction : équation syntagmatique équation paradigmatique équation sémantique équation temporelle . La société et choix des mots chapitre4 Le terme métatraduction : un néologisme née au Maroc en 2003 chapitre7 Exercices en traduction : une vingtaine de modèles parfaitement ajustés à notre théorie Introduction à la partie pratique des fondements théoriques مــــقدمـــة الجزء التطبيقي من الأسس النظرية للترجمة العلمية Unités syntagmatiques simples وحدات تركيبية بسيطة Unités syntagmatiques complexesوحدات تركيبية مركبة Textes scientifiques vulgariséesنصوص علمية معممة Textes généraux:traductions sans commentaires : ترجمة دون تعلـــــيق نصـــــــــــــوص عــــامـــة
|
Chapitre
4 :
I-
Linguistique comparée : base du bilinguisme
II- Dimensions du bilinguisme :
III-Métatraduction: comparaison de sémiotiques
Au
XIX e siècle , la linguistique comparée ,ou grammaire comparée,
est apparue comme étant l’une
des deux branches de la linguistique , l’autre étant bien entendu la
linguistique descriptive . Elle a été lors couronnée de succès, notamment
dans le domaine des études comparative des langues indo-européennes. Mais ces
études linguistiques ont été, tel était le cas pour la linguistique
scientifique, réduites à l’étude historique comparative . C’était donc
essentiellement une étude diachronique. Parmi les linguistes qui
en ont contribué aux fondements théoriques, on cite, entre autres,
Franz Bopp et August Schleicher (cf.:
A.J.Greimas et J. Courtés 1993p : 50-51) Nous étudierons ici , en gros, une linguistique comparée
mais synchronique ; laquelle est réputée la cheville ouvrière du phénomène
de bilinguisme . En d’autres termes, elle est considérée comme la clef de voûte
du bilinguisme qui n’est qu’un ensemble de compétences linguistiques et
encyclopédiques bilingues que le traducteur doit posséder afin d’être
capable d’effectuer des transits faciles et précis entre la langue source et
la langue cible. La linguistique comparée est ainsi un moyen efficace et un
outil théorique fiable et fondamental qui doit être au service
du traducteur à tout moment. La traductologie, science de traduction,
est en fait illustrée , mise en pratique et constamment évaluée par la
linguistique comparée en tant que métatraduction , comme c’est le cas pour
le langage et le métalangage. Si les dictionnaires unilingues , les recherches
en grammaire et les études linguistiques constituent la matière première du métalangage(
fonction métalinguistique selon R.Jackobson) ; les dictionnaires bilingues
, les études en linguistique comparée , les recherches terminologiques …,
quant à eux, constituent la matière première de la métatraduction. Ce néologisme
que j’ai évoquée dans la version arabe des mes fondements théoriques
éditée en février 2003 , n’est pas un terme prononcé
à la légère , ni encore un chimère . Loin de ça, c’est en revanche un
terme dénotant une concept qui serait, croit-on,
révolutionnaire en matière de traductologie. Il est basé sur de
nombreuses assises théoriques , telles la traduction est une sémiotique comme
la langue l’est aussi ; or toute sémiotique , comme l’enseigne A.J.Greimas
dans sa fameuse référence : Sémiotique Dictionnaire raisonné de la théorie
du langage,
admet nécessairement une métasémiotique(sémiotique qui illustre une sémiotique).
Nombreuses sont les productions traductologiques qui ont déjà évoqué
, d’une manière ou d’une autre , la trame conceptuelle du néologisme
« métatraduction » et non pas le terme lui même, avant même que
soit parues les premières notions de traductologie . Dans le monde arabe ont
été produits des travaux pouvant être classés en grammaire comparée ,
notamment à Beyrouth au Liban ; lesquels ont sûrement joué un rôle
fondamental dans le développement d’une culture bilingue , surtout à base
des couples Français-Arabe, Arabe-Français :
Malgré la rareté des travaux métatraductologiques , surtout à base des couples linguistiques hétérogènes (1[h1]) , des sujets importants avaient été discutés le long de notre histoire arabo-musulmane parmi lesquels : le bilinguisme contredit fermement par ‘Abū’uthmān ‘Aljāhiä dans son ouvrage « Kitāb ‘Alhayawān » : « Si nous trouvons qu’il (c’est-à-dire le traducteur) parle deux langues, nous serons sûr qu’il les utilise d’une manière impropre et injuste, car les langues s’interagissent entre eux, entrent en négociation et se contredisent. Ainsi, comment le traducteur peut-il maîtriser les deux langues à la fois comme il maîtrise une seule langue ?!En effet, il possède une seule force qui se concentre sur l’unique langue qu’il parle. »(2[h2] ) Or le bilinguisme , en tant qu’ ensemble de compétences qui devront , de manière continue, être développées par l’intermédiaire d’une métatraduction basée sur la linguistique comparée , n’a pas besoin d’être soutenu ou contredit ; toutefois , le bilinguisme a besoin de quelqu’un escaladant ses degrés de croissance . Être avec ou contre une science, de quelque nature qu’elle soit, ne sert à rien ; par contre, rendre service à une science c’est contribuer à son développement graduel, à son évaluation continue… Les bilinguistes, comme les linguistes, se différencient en ce qui concerne leurs capacités et compétences bilinguistiques : l’important c’est comment quiconque qui entreprend faire le plus de progrès bilingues parvient-il à améliorer son niveau bilinguistique ? Certes notre nation arabo-musulmane s’était engagée dans une expérience traductologique qui s’était étendue , en période de trois siècles, du IIX siècle au Xsiècle ; mais en avons-nous profiter ? Qu’avons-nous fait pour la faire évoluer en une véritable théorie traductologique ? Avons-nous fait la distinction entre la théorie traductologique et les produits de l’opération traduisante ,qui en est une mise en application ? De nombreuses productions en matière de traduction avaient été produites dans divers domaines cognitifs . Mais on avait pas tenté d’amorcer des travaux métatraductologiques servant de base pour une théorie en traduction . Les traductions étaient ainsi produites à base du bilinguismes et non à base d’une métatraduction … Le souci linguistique était lié au souci de spécialité des textes traduits (maîtrise des contextes , verbal et de communication) : en effet, Yūĥannā bnu Māsawīh était un médecin , il était l’un parmi ceux à qui Hārūn ‘arrachīd avait confié la traduction des ouvrages de médecine produites à l’époque en ancienne Rome ; ĥunayn bnu Isĥak ‘al’abbādī était un médecin auquel ‘Almāmūn avait confié la traduction des ouvrages d’Hippocrate et de Jalinius ; Thābit bnu Kurra était traducteur et mathématicien , et il a traduit les travaux d’Euclide , d’Archimède , de Batlimius , …
II- Dimensions du bilinguisme : Nous avons déjà vu que le bilinguisme est un ensemble de compétences et de capacités linguistiques et encyclopédiques à base de deux langues, donc bilinguistiques, qui sont acquièrent par comparaison entre des couples de sémiotiques , tâche de la linguistique appliquée . L’accumulation quantitative et qualitative des ces compétences aboutit à une culture bilingue, et le passage de la langue source à la langue cible est d’autant plus facile que cette culture évolue . Les produits de traduction s’améliorent en quantité et en qualité. Cette évolution bilinguistique peut s’effectuer selon trois axes . Le bilinguisme à base de linguistique comparée est, donc, lui aussi ,parfaitement soumis au principe du repérage linguistique sur lequel , on le sait clairement, sont basés nos fondements théoriques de traduction. Il est en effet tridimensionnel : 1-
dimension syntagmatique : Le traducteur doit , de manière continue, s’appliquer à accumuler des équations syntagmatiques telle la liste , uniquement indicative, proposée au deuxième chapitre de cette ouvrage. Mais il doit également , c’est le plus important, repérer les transformations nécessaires qu’il doit effectuer lors du passage du premier pôle de l’équation (coordonnée syntagmatique dans la langue d’origine) au deuxième pôle( coordonnée syntagmatique dans la langue d’arrivée). A titre indicatif, dans l’équation : S+Vt+CODÛÝ + ÝÇ + ã Èå ã , une transformation ordinale est souvent nécessaire, si le sujet en français vient en tête de la phrase, en arabe, il cède la place au verbe et devient en deuxième position. Avec le temps et la pratique , l’usage des équations syntagmatiques et des transformations nécessaires serait élément parmi les automatismes du traducteur.
2- Dimension paradigmatique : Dans ce cas , ce sont des équations lexicales et des équations paradigmatiques qui sont mises en œuvre : il s’agit bien entendu de l’accumulation continuelle d’un répertoire lexical et terminologique de plus en plus enrichi . En d’autres termes, le traducteur doit faire en sorte à faire évoluer et à améliorer ces acquis lexicaux bilingues. Ce propre lexique bilingue , en un certain stade d’application, fournirait au traducteur un moyen lui permettant de se passer progressivement de l’usage des dictionnaires bilingues au cours de l’opération traduisante. Les équations lexicales imposent parfois des transformations nécessaires dues aux variations d’usage entre les deux systèmes langagiers :dans l’équation lexicale : Adj+n.mÛÇÓ.ãÐ+ÕÝ. , qui est applicable , par exemple, au couple (Deuxième ordinateur ; ÇáÍÇÓæÈ ÇáËÇäí ) , mais non applicable au couple (grand arbre ;ÔÌÑÉ ßÈíÑÉ ) , l’adjectif , toléré parfois en tête du syntagme nominal en français, est toujours précédé en arabe par le qualifié et prend ainsi la deuxième position. La non applicabilité de l’équation précédente au deuxième couple vient du fait que l’équivalent arabe du mot « arbre », de genre masculin en français , soit de genre féminin. Au niveau paradigmatique , le lexique répertorié doit être soumis à une classification sémiotique ayant pour origine, mais dans un cadre autre que la narration, la notion de « macrosémiotique » évoquée par A.J Greimas et d’autres : la langue naturelle est en effet, on l’a déjà vu, se forme d’une macrosémiotique constituée d’un nombre infini de sémiotiques particulières . On cite, à titre d’exemples, la sémiotique des connecteurs logiques, des anaphoriques, des modalisateurs, des déictiques, des adjectifs, des verbes transitifs, des verbes intransitifs , des radicaux, des termes scientifiques, des substantifs féminins, des substantifs masculins, etc. On ne parle d’une équation paradigmatique d’un texte qu’à base d’une certaine sémiotique bien déterminée , et la phase de repérage des éléments de cette sémiotique est faite sous la tutelle de ce principe. S’il s’agit par exemple de la sémiotique des termes scientifiques appartenant au domaine scientifique du texte, on n’a pas le droit d’entremêler d’autres éléments appartenant en fait à une autre sémiotique qui mérite d’être étudiée de manière indépendante. Le traducteur, devant lui texte en projet de traduction, doit procéder , au début de la phase lexicologique , à un certain traçage d’éventuelles frontières et limites entre diverses sémiotiques, surtout les sémiotiques pertinentes . Effectivement , une telle activité est purement mentaliste. Ensuite, le traducteur devrait savoir les modes de fonctionnement de chaque sémiotique ,et dans la langue source, et dans la langue cible. Ici, c’est une activité en linguistique comparée . La sémiotique des liens logiques renferme tous les mots, ou expressions, ou signes , ayant pour fonction d’assurer la cohésion textuelle. En Arabe, ce sont des signes linguistiques jouant le rôle de connexion. Mais ces signes ne fonctionnent pas de la même façon en Arabe qu’en Français. Donc, des transformations sont à opérer conformément aux systèmes linguistiques : un pôle de recherche bilinguistique serait « comparer les fonctionnements de la sémiotique des liens logiques entre l’Arabe et le Français » . Là apparaît une méthodologie révolutionnaire en matière de recherche métatraductologique et fini le « chômage » de recherche scientifique en matière de traductologie. Une seule sémiotique pourrait être l’objet d’une recherche pouvant se faire en des volumes ! Nouvelles tendances de recherche sont offertes au traducteurs . La métatraduction , définition définitive, est l’ensemble de recherches bilinguistiques à base de l’infinité de sémiotiques repérées dans une langue et comparées dans une autre. Voyez avec moi l’ampleur de la métatraduction ! Les études comparatives entre les sémiotiques sont les principaux affluents de la métatraduction. Le comment fonctionnent les sémiotiques en passant
d’un système linguistique à un autre est un savoir faire fondamental et essentiel pour quiconque voulant développer
et faire évoluer ses acquis
culturels bilingues. Un exemple encore, « l’adjectif ,en arabe ,
précède le qualifié ; en français, il peut prendre , selon les
contextes , les deux positions. En anglais, l’adjectif précède toujours le
qualifié. Si , en arabe et en français, l’adjectif s’accorde avec le
qualifié en genre et en nombre, en anglais, l’adjectif n’admet ni de
pluriel ni de féminin (Deux chats gris = Two grey cats).
Les verbes peuvent être transitifs dans une langue et intransitifs dans une
autre . « Quant
aux verbes, ils peuvent être intransitifs en langue de départ mais transitifs
en langue d’arrivée. La compétence en traduction se base, dans ce cas ,
essentiellement sur le fait que soit appréhendé la dynamique du verbe dans la
phrase lors du passage d’une langue à une autre. Si bien qu’il est
quasiment impossible que l’opération traduisante
soit menée à terme par un
individu ayant l’intention de traduire dans une autre langue , sans maîtriser
à fond les verbes , leurs aspects fonctionnels et dynamiques. » (Abdelalim
Assayid Manssi et Abdellah Abderrazak Ibrahim .1988 p :61).
Si l’on considère la sémiotique des radicaux
on s’apercevra nettement de l’importance de la linguistique comparée.
Le système des radicaux en Arabe fonctionne d’une manière tout à fait différente
vis-à-vis de son fonctionnement en Français. Il est exclusivement soumis au système
de transpositions Khaliléen (portant le nom du grammairien arabe Alkhalil
Ben Ahmed Alfrāhīdī) .
Ce fameux système , méconnu en langue française, est basé sur une génération
fini de racines trilitères : à partir de trois lettres , on obtient par
six combinaisons six racines différentes. On peut par conséquence inventorier
de manière précise et finale tous les racines prévisibles, comme on peut également
dénombrer les racines que la communauté linguistique a sélectionnées en une
certaine période donnée(sélection sociale). C’est-à-dire, le répertoire
radiculaire comporte, et les racines non sélectionnées qui sont en mode de
veille , mais non pas morts, en une certaine phase sociale, et les racines sélectionnées
qui sont, à un instant donné ,en usage , mais peuvent subir un blocage une
fois que la société cesse de les adopter. Que
l’on considère par exemple la racine trilitère : (á)
(ã) (Ó)
Déterminons
tout d’abord les six racines trilitères qui seront , une fois combinées, des
verbes , par l’intermédiaire de la méthode pyramidale :
L’opération de transposition se
fait selon deux sens différents : en sens positif, on obtient trois
racines : áÓã Ü Óãá Ü ãáÓ . Pour le sens négatif, on aura les racines : áãÓ
Ü ãÓá Ü Óáã Les verbes( Óáã Ü Óãá Ü áãÓ
et ãáÓ
)sont
actuellement utilisés , alors que les deux racines (ãÓá et
áÓã) sont hors d’usage . Donc,
l’Arabe, langue du coran , est une langue qui a la capacité de prévoir tous
les verbes trilitères possibles , mais laisse le choix aux utilisateurs d’en
sélectionner - c’est-à-dire des verbes – les plus convenables. Les verbes
trilitères sélectionnés vont subir en deuxième phase une autre opération générative :
la dérivation qui est la création d'une
nouvelle unité lexicale (le dérivé) en ajoutant un préfixe ou un suffixe à
une base. Ce mode existe également en Français, mais la compatibilité n’est
pas à cent pour cent : déjà la notion de base lexicale n’est pas la même.
Cette
deuxième phase permet d’obtenir , par l’intermédiaire d’un procédé spécial
de dérivation , des dérivées de différentes catégories grammaticales :
on obtiendrait ainsi par manipulation du verbe trilitère « ßóÑõã =être généreux » un ensemble largement riche de dérivées dont voici quelques unes :
Signalons finalement que le système
de transpositions et celui de dérivations ne sont pas les seules
procédés de génération en langue arabe ; d’autres modalités
sont en effet possibles comme le procédé de forgement des mots « ‘Annaĥt »…
Les modalités de fonctionnement de la sémiotique des radicaux en Français
sont différentes : le système
de transpositions n’ y est pas en effet manipulable et le mode le plus utilisé
est la dérivation . On peut ainsi, du radical « raison »,
obtenir la famille étymologique :
« Raison – Raisonner – Raisonnement – Raisonnable – Raisonnablement – Raisonneur – Déraison – Déraisonnable – Déraisonnablement – Déraisonner – Irraisonné… » Remarque : L’idée
de découpage de la langue en sémiotiques(système de signes linguistiques et
non linguistiques) et d’un texte en microsémiotiques, bien que apparemment
simpliste, est , en réalité, extrêmement importante :grâce à cette idée
, une nouvelle méthodologie de
recherches linguistiques(au sein d’un même système linguistique) et de
recherches bilinguistiques(entre les composantes d’un couple de systèmes
linguistiques) s’installe. Cette méthodologie est particulièrement
fructueuse en recherches traductiques et
en linguistique comparée. Les horizons de recherches spécialisées, bilingues
ou unilingues, en une sémiotique
donnée se trouvent largement ouverts.. Il suffit ici de faire référence au résultat
de la recherche en sémiotique des phonèmes : tout une science est mise en
évidence , disant même tout un ensemble de science( phonologie, phonométrie,
phonétique acoustique , phonétique générale …). III-Métatraduction: comparaison de sémiotiques C'est quoi une sémiotique? Dans un premier temps, A.J.Greimas définit dans l'ouvrage: "Sémiotique:dictionnaire raisonné de la théorie du langage" comme étant "un ensemble signifiant que l'on soupçonne , à titre d'hypothèse , de posséder une organisation , une articulation interne autonome ." (cf. A.J.Greimas et J.Courtès: Sémiotique dictionnaire raisonné de la théorie du langage . Hachette,Paris 1993 :339) L.Hjelmslev , quant à lui, propose à la sémiotique la définition suivante: "c'est une hiérarchie , c'est-à-dire, un réseau de relations hiérarchiquement organisé, dotée d'un double mode d'existence paradigmatique et syntagmatique( et donc saisissable comme système). " (Ibidem :341) Pour ne pas pousser d'avantage l'analyse du mot "sémiotique" dans son cadre littéraire qui n'est pas le notre, on peut définir la sémiotique comme étant un système de signes . Mais reste à déterminer la nature de cette hiérarchie ou organisation constatée au sein d'une sémiotique. D'abord, chose banale, il y a des critères d'appartenance à une hiérarchie que l'on peut nommés : critères de sémioticité . Si l'on considère une sémiotique de grand calibre, à savoir une langue naturelle, les éléments de cette macrosémiotique sont constitutifs pour le système langagier qu'est la langue naturelle, et c'est le critère recherché dans ce cas. C'est comme les briques pour un bâtiment; il est insensé quand même de dire que la brique n'appartient pas au bâtiment. Que l'on considère maintenant l'ensemble suivant: {1.5.4.7.9} Est-il une sémiotique? Le critère " ce sont tous des nombres impairs " est invalide, car ce critère n'est pas vérifié par le nombre 4 qui est un nombre pair . Donc on doit chercher d'autres critères qui soient valides. Comme exemple, tous les nombres proposés sont des entiers naturels . Ce critère valide est suffisant pour que l'on attribue à l'ensemble proposé le caractère de sémiotique; mais ça ne veut pas que c'est le seul. Donc les éléments de la sémiotique devront être reliés par des relations systémiques et fonctionnelles. Quand il s'agit d'êtres linguistiques, et dans une perspective d'analyse componentielle , les éléments d'une sémiotique ont toujours des sèmes en commun, là un constat très important , voire fondamental. Soit l'ensemble signifiant : {hormone, glande, hypophyse, prolactine, gonades} . Les éléments de cet ensemble ont en commun le sème générique (ou classème) : substantifs féminins et cela suffira pour conclure que l'ensemble proposé est une sémiotique. Le fait que les éléments de la sémiotique en question appartiennent tous au même domaine scientifique , celui de l'étude du système endocrinien , est un autre critère de sémioticité ... La métatraduction est le résultat de comparaisons de sémiotiques En quoi nous peut être utile cette notion de sémiotique en traduction? Par essence , la traduction présuppose l'existence des langues de départ et des langues d'arrivée. C'est là justement le champ d'action du traductologue , pour ne pas dire du métatraductologue : L'équipe de travail ( linguistes en LD , linguistes en LA , traducteurs...) doit d'emblée procéder à un découpage de la langue de départ en sémiotiques(ex: sémiotique des verbes, sémiotiques des verbes transitifs, des verbes intransitifs, des verbes transitifs du premier groupe, des liens logiques, des déictiques, des modalisateurs, des structures modales, des phonèmes, ...) dont le nombre est fini mais très colossale . Ces sémiotiques peuvent être classifiées selon un modèle d'arborescence . En second point, chaque groupe de chercheurs se spécialiserait en une sémiotique bien précise . Ainsi, un groupe A se chargerait d'une sémiotique Yd dans la langue de départ (LD). L'objectif de ces chercheurs serait de localiser les transformations d'usage et de fonctionnement menant à une sémiotique Ya dans la langue d'arrivée (LA). Comme fruit de ce travail comparatif entre un couple sémiotique, un rapport bilingue à base des deux sémiotique Yd et Ya aurait vu le jours . Ce rapport constituerait une brique dans un édifice théorique bilingue de grande envergure qu'est la métatraduction. En d'autre termes, l'ensemble des travaux comparatifs réalisés par des chercheurs , que ce soit des étudiants ou autres, dans le cadre d'un couple langagier formé de LD et LA , est la métatraduction à base de LD et LA. Un traducteur n'est pas obligé d'assimiler toute une métatraduction pour faire sa tâche , néanmoins , il lui faut le nécessaire pour chaque couple de sémiotiques. Un arabophone voulant traduire en français doit savoir par exemple qu'en Français , il n'a pas toujours besoin d'utiliser des coordonnants car la juxtaposition peut jouer avantageusement ce rôle ; contrairement , à l'Arabe qui a toujours besoin de coordonner les propositions . Voyez la phrase " Ahmed a été malade, il est allé consulter un médecin" . Mais nous ne pouvons pas dire en arabe " ÇáØÈíÈ áÒíÇÑÉ ÐåÈ ¡ÃÍãÏ ãÑÖ ", car on doit ajouter une seule lettre pour exprimer le rapport de conséquence , chose inexistante en Français!
IV-
Bilinguisme : Attitude positive
En parfaite contradiction avec les espérances
intimement attachées à notre modèle
traductique théorique, la traduction par repérage
linguistique, qui se veut un moyen de rapprochement entre deux cultures
différentes de point de vue origine et identité, qui permet effectivement de
mettre un système culturel en face d’un autre, pour que se produise
l’interaction positive , se parfassent les deux systèmes , s’effectue le phénomène
de communication et se propagent les connaissances et les compétences, est la
francophonie dans sa version imparfaite promulguée par les rapports et les lois
édités par de nombreuses institutions instaurées en France pour soutenir leur
langue nationale comme le haut conseil de francophonie(1989), le haut conseil de
la langue française(1989) …Le premier point de divergence entre cette
francophonie négative et nos fondements théoriques est la position à l’égard
du bilinguisme. L’écrivain Ben Salm Himmich
a montré comment s’était égarée l’attitude francophonienne au
sujet du bilinguisme et a , par voie de conséquence , rétorqué en avançant
une opinion dans laquelle il met en évidence les souffrances qu’éprouvent
les écrivains bilingues, à base des deux langues l’Arabe et le Français.
Ils sont en effet le sujet de nombreuses injustices occasionnées par la
progression francophonienne (cf. Ben Salm Himmich : La
francophonie et la tragédie de notre littérature française. La série
mensuelle « la connaissance pour tout le monde » ; Numéro 23 février
2002 Rabat)
On
ajoute d’autre part que notre langue arabe est parfaitement négligée dans le
système d’enseignement français, et ce bien que la langue française soit
bel et bien programmée dans les systèmes d’enseignement des pays adoptant le
Français comme langue seconde. Mais cette attitude négative à l’égard du
bilinguisme n’est pas simplement de nos jours ; G.Mounin, dans son
ouvrage « problèmes théoriques de traduction »(cf. G.Mounin 1963),
a en effet affirmé il n’y a pas peu de temps qu’il était difficile , voire
impossible, de parler d’un bilinguisme. En tout état
de cause, l’attitude contre le bilinguisme qu’a adoptée la France n’est
pas en faveur de la langue française et les modèles « unipolaires »
, que ce soit dans les domaines politique, économique ou social, finissent tout
de suite par de dégringoler. Par contre la langue, de quelque nature qu’elle
soit, doit nécessairement entrer en contact avec d’autres systèmes
linguistiques pour continuer à se développer. En outre, ce besoin mutuel entre
les langues est très naturel étant donné que chaque langue a ses points forts
et ses points faibles. Ceci étant
dit, la langue française a toutefois bien évolué en sciences linguistiques grâce
à des noms notables comme O.Ducrot , A.J.Greimas… En langue arabe, les
recherches métalinguistiques sont encore à leur début et reste beaucoup à
faire ; mais d’un autre côté notre langue demeure très riche de point
de vue rhétorique…
Mais quelle attitude positive devrons-nous adopter ? Certes
, vers les années 60 , le
bilinguisme était réputé un
problème socioculturel lié à l’émigration. On étudiait
donc les effets négatifs du bilinguisme : marginalisation sociale
par rapport au monolinguisme qui représente la norme, mais vers 1970, un
changement radical s’opère. Les analyses sur les processus cognitifs montrent
qu’il existe différents types de bilinguisme
et que ce bilinguisme peut être non seulement bien vécu mais aussi favorable
aux apprentissages. Il en résulte une explosion des recherches dans ce domaine.
Ce revirement en faveur du bilinguisme se
trouve soutenu par les faits suivants : *
La majorité de la population mondiale est bilingue voire multilingue. Le
monolinguisme représente la minorité. * Le
nombre d’enfants scolarisés et ayant des origines culturelles variées
augmente fortement. L’amélioration des connaissances sur les situations de
bilinguisme soutient une meilleure prise en charge de ces situations dans le
cadre scolaire (même si aujourd’hui encore, le bilinguisme n’est toujours
pas suffisamment pris en compte dans la formation des enseignants). *
L’étude du bilinguisme ouvre des voies intéressantes pour l’analyse des
relations entre langage et cognition (terrain d’expérimentation ; émergence
de nouvelles conceptions, comme par exemple le fait que l’acquisition d’une
langue ne soit pas un processus linéaire qui se construit progressivement…) *
Le repérage de périodes plus favorables à l’apprentissage d’une
langue seconde. L’âge est le facteur de réussite le plus important ;
plus on est confronté tôt à une L2 plus on la maîtrisera. *
L’intérêt d’être bilingue : cognitif, social, professionnel.
Le bilinguisme devient une donnée positive. Quant
à nous, notre attitude est inspirée de nos
fondements théoriques proposés au début de cet ouvrage , qui sont fondamentalement axés
sur le principe des équivalences(ou équations) dans leur aspect
tridimensionnel : l’équivalence syntagmatique structurelle,
l’équivalence paradigmatique lexicale et l’équivalence sémantique.
Or une équivalence linguistique présuppose
, d’une manière ou d’une autre, un certain bilinguisme, une certaine
polarité… Ainsi notre attitude à l’égard du bilinguisme ne pourrait être
que positive. Mais ce point de vue est soumis à certaines normes et a des conséquences .
Le bilinguiste doit d’abord
s’approprier des relations intimes avec la métatraduction (3[h1])
à base de la linguistique comparée. Il doit s’engager continuellement à
parfaire ce répertoire cognitif encyclopédique
et en assumer la pleine responsabilité. D’ailleurs , c’est ce répertoire
bilingue qui assure des résultats performants en opération traduisante. Cette métatraduction nécessite , elle
aussi, que soit vérifiée une condition fondamentale :une métatraduction
à base de deux langues)L1) et (L2)
ne peut s’établir que si les deux langues possèdent des métalangages ;
sinon il serait vain de parler des équivalences telle par exemple l’équivalence
syntagmatique. Ainsi,
si on désire fonder une métatraduction à base de l’Arabe et le Tamazight,
on doit d’abord bâtir
un métalangage du Berbère constitué de
grammaire de Tamazight bien normée, de phonologie, de morphologie, de
syntaxe…Les berbérophones doivent œuvrer pour faire évoluer le Tamazight à
un certain niveau lui permettant de participer activement en construction
d’une métatraduction. Par
conséquent, on ne peut pas parler, du moins en ce moment, d’une métatraduction
à base des deux langues arabe et tamazight.
L’attitude positive du bilinguisme implique la cohabitation des langues
et le rejet de toute logique d’hégémonie
et de domination impropre que peut exercer une langue sur une
autre qui lui est équivalente au niveau de l’accumulation historique du métalangage ;
mais également le rejet de qualifier improprement les langues respectables de
« mortes » : Il me paraît en effet qu’il n’existe pas de
langue morte , mais une langue en état de dysfonctionnement pour des
circonstances socio-économiques et culturelles données . Il est insensé de
dire, par exemple, que les racines
trilitères que les arabes utilisaient à l’époque préislamique , et qui ne
sont plus en usage de nos jours étant donné qu’ils ne sont pas approuvées
par la communauté arabe
d’aujourd’hui, sont mortes : ces mêmes racines peuvent en effet entrer
en usage à nouveau en une période ultérieure . De même, il est insensé de
dire que le latin et le grec sont des langues mortes : c’est comme les êtres
humains , certes ils meurent mais la vie pour eux est loin d’être finie car
une autre vie éternelle les attend… La complémentarité
entre les couples langagiers en action en est une autre conséquence. C’est grâce
à ceci que sont révélées des trésors métalinguistiques jusqu’à lors
restés implicites et en essence dans la langue :
à peine apparaît-il un effet linguistique en une langue que l’autre
langue est exhortée à rechercher dans son répertoire métalinguistique
implicite un effet linguistique qui puisse rendre le sens de la façon la
plus convenable.
Cette attitude en faveur du bilinguisme était
bien présente dans la charte nationale d’éducation et de formation promulguée
par le ministère d’éducation nationale et de jeunesse au Maroc. C’est très
rassurant que notre ministère adopte une attitude bien équilibrée et cohérente
à l’égard de notre affaire linguistique nationale ; mais reste bien
entendu l’applicabilité . Que l’on met
maintenant en évidence cette attitude, théoriquement positive mais
pratiquement en liste d’attente : En survolant
le titre du levier 9 de la charte d’enseignement ( articles
110,111,112,113,114,115,116,117 et 118): « Perfectionner
l’enseignement et l’utilisation de la langue arabe et maîtriser les langues
étrangères et l’ouverture sur le Tamazight », on s’aperçoit une
attitude positive du bilinguisme comme on
le voit dans les fondements théoriques ; mais cette position favorisante
s’avère de plus en plus évidente au fur et à mesure qu’on continue à
explorer les articles de ce levier un par un(cf. Charte nationale d’éducation
et de formation. Version arabe :51-52-53-54) : Renforcement
et perfectionnement de l’enseignement de la langue arabe
Ì
Il sera procédé à la rénovation de l’enseignement de la
langue arabe et à son renforcement , tout en la rendant obligatoire pour tous
les enfants marocains ; dans toutes les institutions éducatives agissant
au Maroc … Ì
La préparation de l’ouverture de sections de recherche
scientifique avancée et d’enseignement supérieur , en langue arabe, nécessite
d’intégrer cet effort dans le cadre d’un projet prospectif, ambitieux,
embrassant les dimensions culturelles et scientifiques modernes , portant sur
les axes suivants :
Dans ce cadre , l’article 113 affirme que sera créé une Académie de
la langue arabe , une institution nationale de haut niveau, mission
effectivement accomplie, mais reste une véritable
actualisation de cette institution. Diversification
des langues d’enseignement des sciences et technologies
On attend toujours que soit opérationnelle cette décision d’
« ouverture de sections optionnelles d’enseignement scientifiques ,
technologiques et pédagogiques, au niveau des universités, en langue arabe » .
Néanmoins une telle décision nécessite que soit préparés des cadres
arabophones de haut niveau et que soit traduits tous les contenus scientifiques
et techniques ; d’ou l’importance de recherches terminologiques et
traductologiques notamment à base des
deux langues le Français et l’Arabe . Ouverture sur le Tamazight :
Cette décision , quoique purement politique, est en faveur du Tamazight
qui profitera sans doute des autres langues en scène , mais l’adoption du tephinagh
comme alphabet d’écriture de Tamazight va encore bloquer d’avantage
l’apprentissage de ce dialecte qui est encore en phase de formation, et à
plus forte raison la langue française qui est déjà en péril vu le niveau des
apprenants qui est en stricte décroissance …Il pourrait être mieux
d’adopter la lettre arabe qui ne trouve , vu sa richesse phonologique, aucun
souci d’exprimer tous les phonèmes du Tamazight. D’ailleurs moi ,en tant
que berbérophone que je suis, je ne
trouve le moindre problème d’écrire en alphabet arabe les phonèmes berbères… D’après ces
articles officiels , la notion de multilinguisme est bien approuvée . Or tout
multilinguisme implique des changements de repérage chez les apprenants ,car
,en vertu de mes fondements théoriques , le changement du code linguistique
implique nécessairement un changement de repérage linguistique qui n’est que
la traduction elle-même. La pluralité linguistique en une société nécessite
, pour que les éléments de cette société soient toujours en connexion , en
unanimité et en parfaite compréhension, une mise au point particulière sur
l’enseignement de la traduction en tant que discipline qui assure justement ce
fameux pont d’équations qui permet aux apprenants de passer facilement
d’une langue à une autre. Donc les responsables au ministère d’éducation
nationale et de jeunesse doivent accorder à la traduction l’importance que
celle ci mérite. Bien sûr, je ne parle pas ici de la traduction-objet , mais
d’une discipline scientifique complète ayant sa propre métatraduction et basée
, comme je le reprend à maintes reprises, sur une linguistique comparée qui
compare deux à deux les sémiotiques d’une langue de départ vers une langue
d’arrivée. La traductologie , à mon sens, est une
science possédant une métatraduction
installée après une opération de grande envergure qui consiste à comparer
les deux métalangages , celui de L1 et celui de L2. Mais attention ,
l’identité :
est parfaitement inacceptable. Les responsables du MENJ devront à nouveau
relancer la formation de cadres spécialisés en traduction , qu’il soit dans
les Écoles Supérieurs ou ailleurs, notamment les cycles d’agrégation
en traduction et de formation de cadres d’inspection. En outre, la traduction
, en tant que discipline qu’elle est, devrait se généraliser au niveau de
tous les secteurs pédagogiques, et ne devrait jamais être traitée comme
solution éphémère à un problème pédagogique admettant d’autres solutions
… La méthodologie de
recherche dans ce domaine traductologique est assez simple :premièrement,
on doit se mettre d’accord sur le couple langagier qui serait cible de
traitement métatraductologique (disant par exemple : Arabe-Français et
Français-Arabe) ; doit
ensuite être ouvert un grand chantier que je nomme : « chantier
des sémiotiques à comparer » ; et finalement doivent être
ciblés les agents actifs ( les ressources humaines) acteurs en puissance en ce
chantier. Ce sont toutes les personnes spécialisées ou semi-spécialisées
dans un(ou plusieurs) domaine langagier de la langue source ou de la langue
cible, spécialisées ou semi-spécialisées en traduction à base des deux
langues :l’Arabe et le Français . En pratique, des tâches
préliminaires de découpages des langues( ici l’Arabe et le Français) en sémiotiques
seront confiées à des spécialistes en L1et en L2. Les tâches de comparaisons
intersémiotiques seront distribuées sur des groupes de chercheurs en
prenant en compte des critères
surtout de compétences et de capacités en matière de sémiotique mise en
comparaison. Ainsi, en exemple d’illustration, un groupe de chercheurs se spécialiserait
dans la comparaison de la « sémiotique
des phonèmes » . Ces chercheurs sont bien entendu des phonologues et des
phonéticiens… Leur rapport final
serait un chaînon dans une métatraduction très générale et très
exhaustive. Ici un projet historique
facile à gérer au niveau théorique (au niveau du papier), mais repose
sur toute une volonté politique et surtout sur de l’esprit scientifique
oeuvrant pour la connaissance rien
que pour la connaissance. La traduction , au
Maroc et aussi ailleurs, est traitée de façon injuste quand les gens essayent
improprement de la restreindre au niveau pratique dit « traduction-objet »
, et de réserver les aspects théoriques exclusivement à la langue de départ
et celle d’arrivée ; alors que la métatraduction , théorie de
traduction ou héritage théorique bilingue basée sur la comparaison
fonctionnelle des sémiotiques deux à deux, est un concept pouvant même offrir
un statut indépendant aux phénomènes traductiques. Donc, on doit donner un peu plus
d’importance à la traduction et
surtout , on doit revoir les méthodologies de recherches en traduction :
certes la traduction de la traduction (métatraduction) et la traduction-objet
sont deux réalités complémentaires , mais elles sont quasiment
indépendantes . On peut en effet traduire des œuvres littéraires avec
succès, mais ceci ne veut pas absolument dire
qu’on est un traductologue . Pour être bon traducteur il faut
pratiquer la traduction , mais il ne faut pas oublier que théoriquement la
traduction est une comparaison de sémiotiques (4[h2] ) :
je dois acquérir des automatismes métatraductologiques me permettant de savoir
ce que je dois faire au cours des opérations traduisantes . La métatraduction
et la traduction-objet opèrent sur deux secteurs différents mais complémentaires :la
métatraduction est l’orienteur et le réviseur internes du traducteur et la
pratique traduisante renforce les acquis en métatraduction , car plus on
pratique la traduction plus on installe les automatismes .Les variétés du
verbe « comprendre » dans les deux
phrases suivantes : « l’atome comprend un noyau et des électrons » ;
« l’apprenant comprend la leçon » ne fonctionnent pas de la même
façon selon que le sujet est (+H) ou (-H) . En langue arabe , il n’existe pas
de verbe arabe jouant la double fonction du verbe français « comprendre ».
On doit donc chercher à remédier à cette situation. La métatraductologue ne s’arrête pas à ce niveau, il se pose des questions :
-
Quelle est la sémiotique des verbes français qui changent de valeur sémantique
en fonction des classèmes (+H) (-H) ? -
Y a-t-il de telles sémiotiques en Arabe ? Lesquelles ? -
Quelles sont les sémiotiques des verbes arabes(ou français) qui
changent de valeur sémantique en fonction des classèmes : (+animé)
(-animé) ; (+concret) (-concret) ; (+abstrait) (-abstrait) … ? -
Quelles stratégies doit-on adopter pour traduire les éléments de ces sémiotiques ?
… Il paraît tout évident que le travail en métatraduction
n’est point tâche d’un seul chercheur , non loin de là , c’est la tâche
de centres de recherche spécialisés en la matière(Instituts,
Écoles, Universités…)
IV- Bilinguisme et
diglossie : On a
vu précédemment qu’il n’était pas convenable, du moins aujourd’hui, d’établir un bilinguisme à base des deux
langues , l’Arabe et le Tamazight. Et ce , étant donné que le décalage métalinguistique
entre ces deux langues est très évident ; chose qui produit sûrement des
effets néfastes sur les stocks métatraductologiques . En outre, si les deux métalangages
n’acquièrent pas un certain seuil
d’équivalence relative , il serait très difficile de parler d’un
bilinguisme à base des deux langues. On prétend ici octroyer un critère réel
pour décider au sujet du degré de bilinguisme d’un individu. Ainsi serait-il
absurde que soient soutenus les résultats des expériences citées par le Dr
Ahmed Elwali Alaalami dans son ouvrage arabe : « Au sujet d’éducation
linguistique et d’intentions de communication »
(cf.
Dr. Ahmed Elwali Alaalami 2001 :37-38-39) :
l’expérience réalisée par les deux chercheurs « Lambert » et
« Bell » aux écoles primaires à Montréal au Canada en 1962,
compte principalement sur la dimension paradigmatique
lexicale du bilinguisme , et par là néglige les deux autres
dimensions : la dimension syntagmatique et la dimension sémantique. Dès lors, la formule exprimant le critère de
bilinguisme ,exposée par le professeur Alaalami à la page 38 , est incomplète ;
par voie de conséquence, on ne saurait adopter cette formule comme critère de
base pour juger du degré du bilinguisme d’une personne , quel qu’il soit
son âge … Je
dis qu’il n’est pas question aujourd’hui d’évoquer un bilinguisme à
base de l’Arabe et du Tamazight , le motif en est l’écart entre le métalangage
arabe et le métalangage du Tamazight . Nous devons , nous les berbérophones , d’ores et déjà, contribuer au développement de nos
acquis métalinguistiques afin de pouvoir bâtir une métatraduction en tirant
profit des données de linguistique comparée… Mais
que disons-nous quant au sujet de la diglossie ? Certaines personnes
ne distinguent pas entre bilinguisme et diglossie, alors qu’ils sont deux réalités
différentes : « On donne parfois à diglossie le sens
de situation bilingue dans laquelle une des langues est de statut sociopolitique
inférieur . Toutes les situations bilingues que l’on rencontre en France sont
des diglossies, que ce soit en pays d’oïl (bilinguisme français et dialectes
français) , en pays d’oc(bilinguisme français et dialectes de langue
d’oc), en Roussillon(français et catalan), en Corse( français et dialectes
rattachés à la famille italienne ), en Bretagne(français et langue gaélique),
en Pays-basques(français et basque), en Alsace et en Flandre(
français et parlers germaniques). » ( Cf.
Jean. Dubois et al.
1973 : 155)
De
ce qui a précédé, on s’aperçoit que la diglossie est formée d’une
langue apte de construire un bilinguisme comme on l’a conçu
et d’une autre au delà de cette capacité, étant donné ses acquis métalinguistiques
au dessous du niveau escompté . Il va de soi donc que le couple langagier
(Arabe, Tamazight) forme bien une
diglossie, mais pas un bilinguisme . Une
chose est maintenant tirée au clair : il y a une grande différence entre
le bilinguisme et la diglossie , cette dernière est caractérisée par l’écart
marqué entre ses deux composantes linguistiques.
Remarquons finalement que , ces dernières années , les responsables
dans le MENJ ont optés pour l’enseignement du Tamazight dans certaines des écoles
où le dialecte est en usage social. C’est une phase très importante pour
faire développer la langue berbère. Mais le fait qu’on ait pas en mesure de
la généraliser sur tout le territoire marocain implique qu’il reste encore
beaucoup d’efforts à fournir pour faire évoluer le Tamazight du degré de
diglossie au degré de bilinguisme.
V-
Interprète et traducteur: degré de bilinguisme ou pratique d’équations ?
On esquisse ( ou on essaye d’esquisser) ici le portrait de ce fameux
transfert spécifique dans la vie
professionnelle du traducteur qui,
après une durée , pas courte du tout , de lutte et lutte en vue
d’emmagasiner un maximum d’équations tant paradigmatiques que
syntagmatiques ou sémantiques , et d’en pratiquer et pratiquer au niveau
primaire ou secondaire en mettant en place , à chaque instant, cette pertinente
connexion entre les produits et les contextes , lui permet d’évoluer à un
stade de compétence de plus haut niveau : Interprète. Oui,
c’est par une pratique de grande envergure , perpétuelle et continue que le
trésor métatraductologique devient automatiquement à la disposition du
traducteur qui traduit de manière spontanée comme il mange et boit , voire il
s’ingénie à traduire en parfaite créativité… Il est devenu Interprète.
« C’est
la personne qui transmet oralement les propos d’un discours exprimés dans une
langue , directement après les avoir reçus, en une autre langue entre deux
interlocuteurs ou dans son cabinet dans des congrès , des colloques et des conférences
internationaux, où il y a autant de langues qu’il y a de délégations
participantes . A peine une personnalité s’adresse-t-elle à l’auditoire
dans sa langue maternelle que l’interprète reçoit les propos et les transfère
spontanément et phrase par phrase dans l’autre langue. La
profession d’interprétariat nécessite une formation tout à fait particulière
soumise à des techniques spécifiques lui permettant d’acquérir cette compétence
de décodage et d’encodage qui se font de façon quasi inconsciente,
si des données
techniques et artistiques lui sont offertes – notamment des données
contextuelles- parallèlement à sa formation cognitive. »( D’après
Ahmed Elwali Alaalami 2001 :42) « Quant
au traducteur, qui traduit notamment les textes écrits d’une langue à une
autre , contrairement à l’interprète, il ne communique pas avec les gens au
moment même de l’énonciation , mais il traduit pour des auteurs peu importe
les situations spatio-temporelles où les œuvres ont été réalisées. »(Ibidem
:42) La
mise en évidence de la différence entre le traducteur et l’interprète dépend
du sujet de l’écrit et l’oral qu’il faut bien détailler. Or l’oral est
rattaché solidement aux circonstances communicationnelles et au moment de
l’instance d’énonciation et l’écrit l’est aussi mais avec un degré
minime. Ce résultat est toutefois insuffisant pour prendre décision
finale .
Qui
est le plus bilingue ?
Le traducteur ou l’interprète ?
Le traducteur traite le texte comme unité cohérente . Il sait en effet
comment fonctionnent les diverses sémiotiques , comme les connecteurs logiques
, les anaphoriques, les déictiques, les verbes, les structures modales , les
structures illocutoires (…) au sein du texte-source , et il sait aussi , grâce
à son stock métatraductologique , comment vont fonctionner ces sémiotiques
dans le texte-cible. Par une pratique quotidienne et continue de l’opération
traduisante, les capacités du traducteur en automatismes d’analyse, de compréhension,
de synthèse, de repérage, de sélection et d’expression s’améliorent .
C’est le volet pratique du bilinguisme . Ainsi, le bilinguisme théorique
passif capturé à l’intérieur de la mémoire du traducteur n’a guère
d’utilité s’il n’est pas mis en application à des textes variés .
D’ailleurs ,plus le traducteur pratique la traduction, plus le degré de
bilinguisme évolue . Cette évolution progressive trouve son explication dans
la dichotomie :métatraduction et traduction-objet Ce
couple , on l’a déjà vu, devrait toujours être en plein complémentarité.
En effet, pas de théorie sans application, et pas d’application à base de
vide intellectuel. La théorie et l’application sont comme l’oxygène pour
l’être vivant. Ainsi,
en possédant l’équation syntagmatique :
Ý
+ ÝÇ + ã Èå ã
Vt + COD ⇔
+S. et en l’emmagasinant dans sa mémoire, le traducteur a
acquis un certain degré de bilinguisme . Mais , en poursuivant la pratique spécifique
à cette équation le degré acquis évoluera et le traducteur deviendrait
expert en cette structure et interprète de toute phrase de surface générée
à base de l’équation ci-haut.
Deux aspects de la
traduction entre donc en ligne de compte : un aspect théorique
métatraductologique et un autre pratique , c’est une mise en application
continue et perpétuelle . VI-
Abdelkader Elfassi Alfihri : attitude positive à l’égard du
bilinguisme Dans
son ouvrage « Comparaison et planification en recherche linguistique arabe »,
M Alfihri affirme : « Dans les traditions linguistiques, il est
devenu incontestable que la
description d’une langue par observation de ses particularités et de ses
caractéristiques et le traitement théorique et pratique de ces propriétés
impliquent la comparaison avec les propriétés d’autres langues (…). Les études
modernes ont prouvé que la méthodologie comparative en recherche linguistique
n’est plus généalogique , mise en application seulement pour des langues
appartenant aux mêmes espèces et familles linguistiques
traditionnelles(…)Cette nouvelle méthodologie comparative s’associe au
principe de complémentarité des connaissances et leur interférence(A.
E. Alfihri 1998 :11) Il s’agit donc
d’une méthodologie nouvelle en recherche linguistique basée sur la
linguistique comparée que met en évidence M Abdelkader .Certes l’objet
de cette comparaison sont les langues, mais plus précisément les sémiotiques
des langues ! Le principe, on le rappelle encore, c’est découper la
langue en sémiotiques et comparer les sémiotiques entre les deux langues. Le résultat
des comparaisons est bien entendu la métatraduction .
Par conséquent , la traduction est indissociable de la linguistique
comparée, vérité approuvée par Abdelkader en approuvant l’importance
fondamentale de la méthodologie comparative.
D’autre part, « Cette arabisation globale ou absolue réputée
plan d’intervention et d’apprivoisement n’est pas établie, dit-il,
sur la base de représentations réalistes et scientifiques de la situation
problème projet de traitement. En effet, le rejet de pluralité linguistique ou
du bilinguisme n’aboutit pas nécessairement à l’amélioration et le développement
de la langue arabe »(Ibidem :157). Pour remédier à cette
situation imposée par une attitude négative au sujet d’arabisation ,
Abdelkader propose une « conception évolutive et fonctionnelle
d’une réalité linguistique plurilingue
en faveur de la langue arabe »(Ibidem :159) Cette conception
peut être résumée en deux concepts fondamentaux : a-
« apprivoisement » ou mise à jour de l’état intrinsèque
de la langue b-
mise en question de l’état extrinsèque de la langue.
Dans cette
perspective, la langue arabe , à travers ses structures linguistiques
traditionnelles , est parfois difficile d’accès ; car
elle est caractérisée par une grammaire très complexe à cause des
normes diversifiées et de nombreux cas envisagés qu’il est justement très
difficiles d’appréhender . Les grammairiens ne doivent contribuer à
complexifier d’avantage notre langue, et
c’est justement le principe de tolérance linguistique
qui doit être mis en application. C’est vrai , le
système interne de l’Arabe doit subir une réforme qui la rendrait une langue
de communication par excellence. Notre langue doit donc subir une mise à jour. Bref,
on doit s’atteler à développer la langue de l’intérieur afin de
la qualifier à être compétitive à l’extérieur.
J’ai ici un peu illustré une stratégie adoptée par Elfassi pour
faire revenir l’Arabe en scène. Mais notre stratégie de métatraduction
pourrait englober en même temps les deux visées : réforme interne et
qualification externe…
[h1](3) J’ai déjà expliqué ce que je voulais dire par « métatraduction » et je voudrais maintenant , dans le but de consolider le concept, reprendre la définition : chaque langue, on le sait, possède un métalangage qui l’illustre et installe ces bases théoriques. Ainsi, l’Arabe a un métalangage représenté par cet héritage théorique qui s’est formé au fil des siècles , héritage accumulé par les grammairiens et les linguistes sous forme de diverses sciences linguistiques comme la grammaire, la morphosyntaxe, la rhétorique… Le langage-objet ( pratiques langagières) dépend directement de ce métalangage qui en est le chef de file. De même le Français possède un métalangage qui n’est que cet héritage servant de guide pour les pratiques langagières. En outre, le métalangage est constitué d’une ensemble de systèmes sémiotiques ,qui une fois hors de la langue d’origine ne fonctionnent pas de la même manière. Dans cette perspective, la métatraduction, accumulée par comparaison des couples sémiotiques , est l’héritage théorique bilingue qui explique et démontre la traduction-objet(opérations traduisantes) . On parle donc d’une métatraduction à base d’un couple linguistique L1 et L2. [h2](4)La sémiotique au niveau narratif à un autre sens que celui adopté ici : pour nous la sémiotique est purement et simplement un système de signes , c’est-à-dire un ensemble de signes associés entre eux par des relations linguistiques particulières. Ainsi , l’ensemble des verbes transitifs est une sémiotique et l’ensemble des verbes transitifs du premier groupe est une sous-sémiotique de la précédente… Pour conclure Ce concept de comparaison de sémiotiques est la base de la théorie que j'avance pour être discutée et évalué . Dons n'hésitez pas à réagir en lisant cet articles ! Merci Noureddine HALI
….A
suivre… Toute une nouvelle théorie traductologique est en phase
d’installation. NB :
*Tout usage, de quelque nature qu’il soit , partiel ou total, de cette
présente page web nécessite absolument que soit mentionnée
la référence suivante : NOUREDDINE
HALI : Fondements théoriques de traduction scientifique étude inspirée
de linguistique contemporaine . page traduite de la version arabe éditée à
Rabat au Maroc en février 2003 (Imprimerie Top Press, 22,Rue Kalkuta Hay l’océan-Rabat
tél :037733121 – Eax :037263928 – E-mail :toppress@wanado.net.ma.
*Vos remarques et détails à :
Avec mes remerciements les plus sincères !! [h1]Le couple linguistique hétérogène (vs couple homogène) est formé par exemple d’une langue indo-européenne et d’une langue chamito-sémitique comme l’Arabe. Cette hétérogénéité rend parfois la tâche de comparaison très difficile et des traductions faites , des catégories grammaticales, très relatives : on traduit « ‘ism ‘almaf ‘ūl» par le participe passé, alors que ce dernier ne coïncide pas toujours avec le premier… [h2](2)D’après ce qu’a rapporté le professeur Mohammed Alarabi Alkhattabi de ALJAHISD dans son receuil « jawāmi’ ‘al ‘akhlāk wassiyāsa walhikma » ; deuxième partie .Editions de L’ESESCO 1993 p :443. |
Envoyez un courrier électronique à halitraduire@yahoo.frpour toute question ou remarque concernant ce site
Web.
|